Le 10 avril, nous étions au sud de Marrakech dans le village
d’Igroukka. Grâce aux dons que nous avions pu recolté en France, nous
avons pu mener cette action de solidarité.
Voici un résumé photos de notre visite à
Igroukka
Situé à 54 km au sud-est
de Marrakech, en plein cœur de l'Atlas, le groupement scolaire d’Igroukka
comprend 7 Douars (hameaux).
Les Douars s’étagent entre
1400 et 1500m d’altitude.
Au nord, une passe entre
les montagnes de l’Adrar Tissiyi (2000 m) permet d’atteindre la vallée où se
blottissent les villages.
Au Sud, les falaises de
l’Adrar Yagour (2700m) isolent les Douars.
Une
piste de 22 km monte depuis Tnine Ourika. Il faut 1h30 de 4X4 ou 2h30 de VTT pour arriver aux Douars. |
Un
directeur et 12 institutrices assurent l’enseignement pour les nombreux
enfants des 7 douars. Vos dons nous ont permis de mener une action d’amélioration des bâtiments de l’école d’Igroukka, un des Douars. |
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Bien
qu’ayant moins de 10 ans, les bâtiments des classes, souvent construit à
l’économie et peu entretenus, se dégradent rapidement. Nous avons pu repeindre 2 classes et faire venir un électricien pour brancher l’électricité. |
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Nous avons ensuite
entrepris de repeindre les murs extérieurs des bâtiments pendant que
l’électricien faisait le branchement électrique des classes . |
L’équipe en action |
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En
attendant le début des cours, les enfants se sont joints à nous. |
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Et la nuit était là,
lorsque notre ami décorateur a apposé la signature, éclairé par nos frontales
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Le soir,
avant un repos bien mérité,
nous
nous sommes retrouvé pour discuter autour d'un bon repas.
Après
un dernier passage sur notre chantier |
Et la
vallée des Ait Boussaid |
Si vous souhaitez poursuivre une action vous pouvez.
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M’apporter des vêtements.
Apporter des livres pour enfants.
Apporter des fournitures scolaires.
Je peux stocker en attendant. Il est prévu qu’un membre de l’association fasse un voyage en voiture.
Si vous êtes enseignants prendre contact avec l’école ou l’association pour faire des échanges de correspondances.
Parrainer un enfant pour qu’il puisse aller au collège. (prendre contact avec l’association).
Vous pouvez aussi leur rendre visite. Il y a de très belles randonnées pédestres.
Aucune
structure d’accueil n’existe dans la vallée, il faut donc prévoir de camper ou
de coucher chez l’habitant.
Contacter
le directeur des écoles ou l’association.
Le
directeur des écoles
M.
Brahim TLILI S/S (secteur scolaire) IGROUKA
Commune
IGRIFAROUAN
GHRMAT
MARRAKECH MAROC
Pour
en savoir plus (d'après
un rapport de l'Unicef)
GENERALITES
Le groupement scolaire d’Igroukka fait partie
de la commune rurale d'Iguerferouane ( Province Al Haouz) qui figure parmi les
13 provinces du Royaume les plus pauvres. Au sein de la Province Al Haouz,
Iguerferouane est la deuxième commune parmi les dix plus nécessiteuses.
Le taux d'analphabétisme concerne plus de 60%
de la population, un des taux les plus élevés du Maroc. Par ailleurs, les chefs
de foyers et d'exploitations agricoles dont le niveau d'instruction est nul
atteignent 95% du total des chefs d'exploitations. La plupart de ces personnes
ne parlent que le Berbère.
50% de la population a un âge inférieur à 18
ans.
Depuis 1 an et demi, une ligne électrique
traverse la vallée, un certain nombre de villageois ont pu se brancher.
L’électricité est utilisée pour l’éclairage et la télévision.
ACTIVITES :
L'activité économique dans la commune reste
dominée par la pratique de l'agriculture vivrière associée à l'élevage. La
production agricole a lieu essentiellement dans le cadre d'unités familiales
dont 99,6% des exploitations n'utilisent que la main d'œuvre familiale. Le
système social dans lequel s'insèrent les exploitations agricoles reste très
peu générateur d'échanges économiques.
L'élevage constitue un secteur d'activité
principal de l'économie des exploitations. Il concerne l'élevage bovin et
ovins- caprins dont le nombre moyen de têtes est successivement de 1,92 bovins
et 11,14 ovins- caprins.
Les productions végétales sont classées en
2ème rang. La culture de l'orge (utilisée pour l’alimentation animale et
humaine) est la plus importante, suivie les cultures du noyer, de la verveine,
de l'ail, de la pomme de terre et des plantes médicinales (salmia et sousbane).
Les terres cultivées irrigables le long des cours d’eau permettent de bonne
production.
L’apiculture très adaptée commence à
s’implanter.
Le travail salarié temporaire, externe (au
niveau des grandes villes notamment) ou local (au sein des douars), concernant
les adultes ou les enfants ; joue un rôle très important dans la formation du
revenu. La contribution des activités commerciales et artisanales dans la
formation des revenus est négligeable.
Un atelier de tissage de tapis a été mis en
place par l’association.
Activité des enfants garçons :
*Fréquentation de l'école (6 heures par jour
pour les enfants scolarisé)
* Un garçon par famille de moins de 13 ans
chargé du gardiennage du troupeau familial quand son effectif dépasse une
dizaine et ne va pas ou plus à l’école
* Apport des repas aux personnes qui font la
moisson, le labour ou les récoltes
* A partir de 13 ans récoltes
* Pratique de jeux (football en particulier).
L'idéal pour les pères est d'avoir des
enfants (garçons) qui vont simultanément à l'école et qui apportent leur aide
dans l'exécution d'activités agricoles.
Lorsque le manque de revenu l’oblige, le
travail extérieur devient obligatoire.
Pour les garçons, Agadir est une destination
de choix pour le démarrage de l'activité salariale. La raison essentielle est
que le type de tâches à réaliser est relativement facile à faire (récolte de
tomates, transport du fumier, entretien de la culture, ...). Les employeurs ont
une préférence pour la main d'œuvre infantile car elle n'est pas très coûteuse
(30 à 40 DH/jour) et elle est obéissante. Les garçons peuvent y séjourner
pendant des périodes variables. Elle est considérée à leurs yeux comme une zone
où ils réalisent un stage en vraie grandeur. Dès que l'enfant sent qu'il a
acquis suffisamment d'expérience et qu'il est devenu capable d'exercer des
activités plus ardues et plus payantes, il se dirige vers le Moyen Atlas ou il
aura une activité forestière.
Les autres possibilités sont :
- Marrakech (maçonnerie, artisanat, commerce)
réservés aux jeunes déjà expérimentés,
- Azrou (creusement de puits et coupe de
bois) ;
- Région d'Al Haouz (bergers, conduite
d'élevage bovin laitier) ;
les jeunes garçons turbulents sont envoyés comme bergers pour découvrir la réalité en espérant qu'ils deviendront plus raisonnables par la suite..,
- Ourika (cafés).
Pour les filles
*Fréquentation de l'école (6 heures par jour
pour les enfants scolarisés)
* Aide à l'éducation des enfants en
s'occupant du bébé quand la mère est occupée
* Vaisselle
* Fauchage des fourrages
* Gardiennage de la vache laitière et/ou de
la chèvre
* Préparation des repas
* Lessive
* Préparation du pain
Certaines filles sont envoyées dans les
grandes villes pour travailler en tant que petites bonnes, ce type de travail
est très dévalorisé socialement. C'est la pire situation qui peut arriver à une
famille. De façon générale, la faiblesse des sources de revenus des ménages,
associée à un nombre élevé d'enfants par famille (surtout du sexe féminin),
sont les deux principales causes qui conduisent certaines familles à envoyer
leurs filles pour travailler comme petites bonnes.
Le souci majeur des parents est d'assurer le
mariage de leur fille. Chez la majorité des foyers, la fille est associée lors
de l'exécution de différentes tâches pour lui permettre d'acquérir, de façon
progressive, des compétences dans les domaines des activités ménagères
(préparation des repas, cuisson du pain, lessive, ...), de l'exploitation
agricole (entretien de l'élevage, fauchage du fourrage, traite de la vache,
récoltes ...) et de l'artisanat (confection de tapis, tricots, ...). Cette
connaissance du métier renforcera son « CV » et augmentera ses chances de se
marier et de s'insérer facilement dans son futur foyer où elle sera appelée à
apporter son aide pour l'exécution de différentes activités mentionnées plus
haut.
L’ECOLE
La généralisation des écoles dans la commune
rurale Iguerferouane est un phénomène relativement récent. Au début, l'école
était fréquentée essentiellement par les garçons.
Actuellement, et avec les encouragements de
la scolarisation de la fille en milieu rural défavorisé (distribution de
denrées alimentaires aux parents), dans certaines classes, le nombre de filles
excède parfois le nombre de garçons inscrits. Le taux de scolarisation est
actuellement d'environ 70% .
Généralement, les parents ont une attitude
très favorable envers l'école. Ils pensent que c'est un espace propice qui
permettrait à l'enfant d'acquérir des compétences dans le calcul et la lecture.
L'école a ainsi un double intérêt. Elle apporte un soutien aux parents
analphabètes par le biais des enfants qui peuvent lire des messages qui leurs
sont adressés, ...Elle permet aussi d'outiller l'enfant en renforçant ses
capacités de négociation avec le marchand ambulant par exemple (Al Attar) et
l'acquisition d'un meilleur « savoir- être ». La fille instruite est mieux
organisée qu'une analphabète. Au réveil, le matin, par exemple, elle se lave,
se coiffe, ... contrairement à une fille qui n'était jamais à l'école, qui se
dirige directement pour prendre son petit déjeuner.
La majorité des enfants ont aussi une attitude
favorable envers l'école et l'éducation. Ils justifient cette attitude par le
fait que l'école permet de :
* Apprendre à lire, à écrire et à faire des
calculs ;
* Se reposer (moins de corvées ménagères et
de travail au niveau de l'exploitation);
* Lutter contre l'ignorance et
l'analphabétisme ;
* Avoir un poste dans l'avenir au niveau
d'une société ou du secteur public ;
* Eclairer l'esprit pour aller travailler à
l'extérieur du douar (au niveau des grandes villes) ;
* Avoir une bonne éducation ;
* Etre propre et bien habillé ;
* Bien communiquer avec les gens ;
* Apprendre la langue arabe (enfants sont des
berbérophones) ;
* Echapper au mariage au sein du douar pour
la fille et c'est un moyen qui permettrait d'aller en ville.
Mais, la proportion des enfants (garçons et
filles) ayant abandonné l'école, ou qui n'ont jamais été scolarisés, est
importante (47%).
Les causes de l'abandon scolaire et la non
généralisation de la scolarisation pour l'ensemble des enfants sont multiples :
* Ignorance chez certains parents de
l'importance de l'éducation et de l'école (à cause de leur analphabétisme) ;
* Pauvreté de la population et besoin des
parents de l'aide de leurs enfants pour faire face aux charges familiales;
* Faible niveau scolaire chez l'enfant (difficultés
pour la poursuite des études) ;
* Absence de communication entre l'école et
la population ;
* Absence de suivi et de contrôle de l'enfant
chez lui par ses parents (l'enfant est laissé à lui-même) ;
* Effet de groupe : les enfants au travail
dans les grandes villes exercent une influence sur les enfants scolarisés,
surtout pendant les fêtes où ils sont bien habillés et disposent d'argent de
poche. Ils incitent directement ou indirectement les scolarisés à abandonner
l'école et à faire comme eux;
* Inadaptation des programmes éducatifs aux
spécificités locales ;
* Absence de l'enseignement pré- scolaire ;
* Mariage précoce de la fille (14/15 ans) ;
* Difficultés de concilier entre l'école et
le travail (notamment chez les enfants chargés du gardiennage du troupeau
familial) ;
* Absentéisme des instituteurs : la majorité
des instituteurs habite à Marrakech. Ils quittent généralement les douars le
vendredi et ne reviennent que le mardi de chaque semaine. L'enclavement des
douars et le mauvais état des pistes font que les moyens de transport ne sont
pas très fréquents ;
* Insuffisance de la qualité de
l'enseignement dispensé (l'instituteur n'assume pas convenablement ses
responsabilités pour dispenser un enseignement de qualité) ;
* Incapacité des parents pour l'acquisition
des fournitures scolaires ;
* Mauvais état des classes ;
* Absence du père du douar (recherche du
travail) cause l'absence de l'enfant au niveau de l'école ;
* Retard dans l'envoi des livres scolaires
par la délégation de l'éducation nationale ;
* Absence de perspectives au-delà du CE6.
L'éloignement du collège, situé à Aït Ourir, et les frais engendrés pour payer
l'internat et les charges annexes limitent les perspectives chez les enfants et
chez les parents. D'ailleurs, une très infime partie des scolarisés poursuit
ses études au niveau collège.
* Système des normes sociales ne permettant
pas aux filles de quitter leur douar pour aller poursuivre leurs études
ailleurs ; car les parents craignent que leurs filles ne se marient pas.
* Difficultés d'instaurer une communication
normale entre l'élève et l'instituteur : l'élève est berbérophone alors
que le médium d'enseignement est la langue arabe ;
* Absence de références chez les parents et
les enfants pour montrer clairement l'importance de l'école : inexistence
jusqu'à présent de personne ayant achevée ses études et obtenue un statut
socio- professionnel correct au niveau d'Iguerferouane qui servirait de modèle.
Les catégories des enfants les plus exposées
à l'abandon scolaire ou les plus vulnérables sont :
1. Filles aînées
2. Filles plus jeunes
3. Garçons âgés
4. Garçons ayant un faible niveau scolaire
Les voies pour le développement :
La région d’Igroukka a des atouts pour son
développement
Présence d’eau
Présence de main d’œuvre
Présence d’électricité
Cadre accueillant et nature préservée
Proximité de Marrakech
L’Amélioration du niveau de vie de la
population par la mise en place de projets de développement à son profit doit
être possible.
Au moins, trois types d’activités trouveront
leur place
-L’artisanat
-L’agriculture
Des cultures destinées à la commercialisation
pourraient trouver leur place.
La production fruitière (pomme prune cerise)
pourraient très bien s’adapter.
Les productions légumières (pomme de terre
oignons…)
Les plantes médicinales
L’apiculture.
Le tourisme
L’aménagement d’un site d’accueil de tourisme
vert trouvera facilement sa clientèle.
Pour favoriser cela plusieurs actions
seraient souhaitables :
Amélioration de l’enseignement par
* Aménagement des écoles (salles de cours, toilettes, électrification...) ;
*la création
d'un collège et d'un internat à Iguerferouane « centre » en assurant des
bourses scolaires ;
*La création d'un centre de formation professionnelle à Iguerferouane pour les jeunes en vue d'apprendre différents métiers ( agriculture, soudure, menuiserie, mécanique,...) ;
* la Création d'un foyer féminin pour l'apprentissage de métiers ( accueil, couture…) ;
Aménagement des pistes ;
Mise en place d'un programme de lutte contre
l'analphabétisme ;
Instauration d'un système de micro- crédit
pour le financement d'actions génératrices de revenus.